INTERVIEW - Nolwenn, végétarienne depuis 18 mois....

Vue de l'extérieur, Nolwenn est devenue végétarienne du jour au lendemain, sans crier gare, il y a 18 mois.
S'est-elle réveillée un bon matin et dit "Maintenant, la viande et le poisson, c'est fini !" ?
J'avais envie d'en savoir plus sur cette décision radicale et nécessaire dans un contexte d'urgence climatique. Elle a accepté de répondre à quelques questions...



*** Tu as mangé de la viande et du poisson pendant plus de 20 ans, qu'est-ce qui t'a incitée à devenir végétarienne ? Quel a été le déclic pour toi ?
Le fait de « réellement » se renseigner sur le mode de production de la viande aujourd'hui et de se rendre compte qu’avec notre mode de vie actuel, nous n’avons pas besoin d’autant d’énergie. Avec mon copain, nous en parlions depuis un moment sans oser le faire de peur de changer toutes nos habitudes. En mai 2018, après avoir regardé une vidéo sur le climat et la place de la consommation d’énergie pour produire de la viande par rapport à la consommation mondiale, il a décidé d’essayer. Au début, je pensais qu’il allait vite arrêter. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que ce n’était pas si compliqué que cela et j’ai donc décidé d’également arrêter en juillet 2018.

*** Donc celui qui partage ta vie avait sauté le pas avant toi... S'il n'était pas devenu végétarien, serais-tu végétarienne aujourd'hui - ou peut-être flexitarienne ?
C’est compliqué à dire car on est tous influencé par notre entourage ! De plus, je ne sais pas si j’aurais réussi à changer mes habitudes alimentaires toute seule car je pense que j’avais besoin de quelqu’un pour m’aider à sauter le pas et me montrer que ce n’est pas si difficile que ça de modifier ses habitudes.

*** Quelle a été la réaction de ta famille, de tes amis ?
 Au début, ils étaient très surpris car on n’avait pas échangé sur le sujet avant. Ils étaient également « perdus » notamment pour faire à manger quand on leur rendait visite. Ils ont commencé à nous acheter des « steaks » végétariens mais on leur a dit que manger les légumes et féculents qu’ils préparaient en accompagnement était suffisant pour nous. Maintenant, ils commencent à cuisiner des recettes végétariennes. Ma mère, elle, est restée assez réfractaire jusqu’à ce que je lui présente mes analyses de sang après 1 an de végétarisme pour lui montrer que je n’avais aucune carence.

*** As-tu fait des émules autour de toi ?
 Pas vraiment mais je pense que le fait d’en parler fait réfléchir nos proches sur leur propre consommation. De plus, certains de nos proches en cuisinant végétarien se rendent compte que les recettes sont bonnes et en refont même quand nous ne sommes pas là pour essayer de réduire leur consommation !

 *** Qu'est-ce qui a été le plus difficile dans ta transition ? et comment y as-tu remédié ?
Avec mon copain, on aimait aller de temps en temps dans de bons restaurants pour découvrir leurs cuisines. Cependant, la cuisine française reposant essentiellement sur des plats à base de viande, cela est assez difficile de trouver un restaurant avec de vrais plats végétariens (et non pas des pâtes avec de la sauce tomate…). On s’est donc « rabattu » sur d’autres restaurants comme la cuisine indienne. Sinon, on essaye de s’adapter en ne prenant qu’une entrée et un dessert (il y a souvent au moins une entrée sans viande ou poisson).

*** 3 conseils pour ceux/celles qui voudraient devenir végétarien(ne) ?
Utiliser des épices pour rendre les plats moins fades. Être créatif et repenser des plats que l’on faisait souvent avant en remplaçant la viande ou le poisson par un légume ou un légumineux (par exemple mettre des lentilles à la place de la viande hachée dans les lasagnes). Diversifier son alimentation et oser prendre des légumes, fruits ou légumineuses que l’on n’avait pas l’habitude de consommer. Cela peut être une bonne surprise !

*** Ta recette végétarienne préférée ?
Il y en a beaucoup et cela dépend de la saison dans laquelle on est ! Mais les recettes que je cuisine souvent en automne : lasagne de courge butternut ; en hiver : fondue savoyarde ; au printemps : tarte aux poireaux ; en été : ratatouille avec du quinoa.

*** Es-tu tentée d'aller plus loin, par exemple le véganisme ?
 Oui, car le mode de production me déplaît également, surtout au niveau du lait ou du miel. Pour les œufs, personellement, je ne vois pas le problème si on a une poule dans son jardin, par exemple. Cependant, je pense que le véganisme est plus compliqué à mettre en place car il faut être plus rigoureux sur sa manière de consommer pour éviter d’être carencé. Le fait d’aller au restaurant ou simplement être invité à manger doit être également plus compliqué. Je pense que pour le moment, nous ne sommes pas prêts à tout arrêter ; cependant, nous faisons attention sur la manière dont sont produits ces aliments en choisissant des petits producteurs plutôt que les grandes marques.

*** Des regrets ? Un plat que tu rêves secrètement de savourer à nouveau ?
 Non, aucun regret ! Je me sens plus en phase avec notre envie de réduire notre empreinte carbone. Ce n’est pas une contrainte car c’est un choix personnel. Si l’envie me prend de remanger de la viande ou du poisson, j’en remangerais même si pour le moment j’arrive parfaitement à m’en passer et à me faire plaisir autrement !


Nolwenn, un grand merci pour ce partage d'expérience !
J'espère que ton témoignage donnera envie à ceux/celles qui lisent ce post de sauter eux aussi le pas.
Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde.